La Harde


Entre le jardin qui borde la façade sud de la maison et la plaine qui conduit à la forêt, a été créé un parc clôturé de l’ordre de cinq hectares. Ce projet a été mené par deux amis d’enfance : Joël Kieffer, propriétaire de l’Hôtel des Vosges, voisin immédiat du château et George-Eric de La Brunière, le futur dépositaire du château.

Il y a maintenant près d’une quinzaine d’années, ce parc recevait ses premiers occupants : trois biches en provenance d’Autriche et deux cerfs, un Alsacien et un grand cerf originaire de Hongrie. Les habitants du village eurent tôt fait de donner des prénoms à certains occupants du lieu : le grand cerf hongrois fût surnommé « Georg », sûrement en référence au fils du lieu et l’une des biches, au pelage clair et au tempérament de meneuse reçut celui d’ « Anne-Sophie » (l’épouse de George-Eric). Georg s’avéra être un excellent reproducteur mais une vrai brute lors du brame. Il envoya ad patres son colocataire Alsacien que l’on retrouva un matin d’octobre dans le jardin de la maison, percé de toutes parts. Bien que le défunt pesa environ 120 kilos, Georg avait trouvé le moyen de le tuer et le projeter par-dessus un mur haut de près de trois mètres… Tous les ans, la vie de la harde connaissait de nouveaux drames, Georg ayant pris l’habitude d’occire un ou deux de ses fils dès que ces derniers atteignaient le stade de daguet. Après six ans de bons et loyaux services, Georg fût remercié et envoyé dans un parc d’Espagne.

La vie de la harde se poursuivit, plus calme, avec l’arrivée de nouveaux cerfs dominants, simples herbivores pendant l’essentiel de l’année mais véritables fauves à la période du brame. Les mues de ces cerfs sont souvent remontées en trophées, dont certains ornent la salle des gardes. La harde comprend désormais une trentaine de têtes. La vie de la harde attire nombre de curieux, peintres, photographes … Tous les ans, certains cervidés sont sélectionnés et finissent en pâtés, viande fumées et civets à l’Hôtel des Vosges.