Novembre 1944. Depuis des semaines, anxieuse, l’Alsace attend sa libération.
La deuxième division blindée (2ème DB), après avoir débarqué en Normandie et libéré Paris, puis une bonne partie de l’Est de la France, se trouvait immobilisée dans la région de Baccarat. Dès le 18 novembre, la percée des Vosges est entreprise : le sous-groupement Massu libère plusieurs villages et arrive à Dabo le 21 novembre au matin. De là, après plusieurs accrochages sanglants, la colonne blindée atteint Obersteigen et se divise en deux. Une moitié se dirige vers Birkenwald guidée par des réfractaires qui ont pris place sur les blindés. Parmi eux, Joseph Klein, garde forestier privé du Château, assurait aux éléments de tête que le village avait été évacué et guidait la colonne jusqu’au village.
Le Château de Birkenwald allait immédiatement servir de quartier général et, dès le soir du 21 novembre, un chef militaire encore inconnu des Alsaciens, le Général Leclerc de Hautecloque, s’y installa et commandera le lendemain l’attaque de Saverne et, le surlendemain, l’assaut victorieux de Strasbourg.
Témoignages :
Georges Riff – 2ème Régiment de Marche du Tchad
« Nous sommes reçus comme des parents qui ont été longtemps absents et qui viennent de loin. Comme après une longue séparation, on parle peu, ayant trop de choses à dire. Mais en Alsace, le sens des réalités revient vit. Ces garçons doivent avoir faim, se disent nos bonnes paysannes et chacune ajoute quelques couverts à la table familiale, pendant que les jeunes filles offrent le schnaps avec ce sourire qui est la récompense du guerrier ».
Henri d’Idevalle – Aide de camp du Général Leclerc
« Leclerc installa son poste de commandement au Kaiserpalast. Il venait de capturer son quatrième général allemand. Beau tableau pour un veneur. Le 22 novembre au soir, après la chute de Saverne, il avait donné audience au général de corps d’armée Brühl, sa victime du jour, dans le manoir de Birkenwald. Songea t-il ce jour là que dans ce rendez-vous de chasse, un autre grand cavalier né à Strasbourg, Charles de Foucault, passa toutes ses vacances d’enfance et de jeunesse ? Je ne le pense pas. Quand je le lui rappelai peu de temps après il en parut agréablement étonné. »

